L'actualité de la crise : QUELQUE CHOSE QUI CLOCHE LA-DEDANS, par François Leclerc

Billet invité

Ces journées n’en finissent donc pas et ce ne sont pas les déclarations des uns et des autres qui les éclaircissent. Ni les marchés, qui soufflent ce matin suivant l’expression consacrée, après leur belle glissade d’hier.

Toutes les options sont sur la table, disent les négociateurs qui ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord, le compte à rebours du sommet de jeudi largement enclenché. Seules sont exclues les solutions extrêmes – intervention massive de la BCE ou soudaine émission d’euro-obligations – ce qui laisse encore de quoi faire  !

Nouvelle venue, l’hypothèse d’une taxe bancaire européenne a fait croire un instant qu’elle permettrait aux Allemands de se rallier au principe du rachat de la dette grecque, afin d’en diminuer la charge pour le pays. Mais qui pourrait y procéder : le Fonds de stabilisation financière, la Grèce elle-même grâce à un prêt ? L’opération n’a de sens que si elle se fait au prix du marché, ce qui a comme conséquence que les détenteurs actuels de la dette y laisseraient des plumes – la part du feu – mais la question a beau être tournée en tous les sens : on retombe toujours sur le risque d’un défaut de paiement ! Cela risquerait d’être le cas, si un rééchelonnement de la dette était décidé. Ou bien si la dette grecque était rachetée par le Fonds de stabilisation financière.

Cela fait des semaines que cela dure. Les Américains, qui ont pourtant d’autres chats à fouetter, s’en sont émus. A propos de leur propre dette, ce sont d’ailleurs les Chinois qui en ont fait autant.

Allemands d’un côté, BCE de l’autre, la configuration n’était pas attendue, mais ce qui les oppose est tenace… Ils jouent à un jeu où il y a beaucoup à perdre, sans que l’on sache si cela signifie de leur part beaucoup de sang froid ou une forte dose d’inconscience. L’enjeu politique des Allemands est cerné, les cartes que tient dans les mains Jean-Claude Trichet sont plus biseautées.

Aujourd’hui, c’est le quotidien slovaque Hosporaske Noviny qu’il avait choisi pour prononcer une enième mise en garde à propos des risques d’un défaut, sélectif ou non (partiel). Mais comment croire en même temps à l’apocalypse qu’il prédit et aux résultats presque anodins des stress tests des banques ?

31 réponses sur “L'actualité de la crise : QUELQUE CHOSE QUI CLOCHE LA-DEDANS, par François Leclerc”

    1. La navigation bancaire (ou l’aspect biseauté) de nos aînés se travaille de la même manière que celle de la navigation maritime…Cette courbe, appelée loxodromie, est celle qui suit un bateau, navigant en maintenant sa direction de façon qu’elle fasse avec elle de la boussole un angle constant, ce qu’on appelle le cap du bateau…La longueur de la loxodromie est plus grande que celle de l’arc de grand cercle qui joint ses extrémités : l’écart n’est pas négligeable…Aussi la navigation se fait en suivant l’arc de grand cercle, ou au plus près de cet arc…Après avoir tracé l’arc de grand cercle sur une carte en projection de Mercator, on trace un certain nombre de ses cordes dont chacune représente un morceau de loxodromie…Le changement de cap, au lieu d’être continu, comme il devrait l’être pour suivre l’arc de grand cercle, se fait donc par intervalles déterminés…Dans certains parcours, la navigation suivant l’arc de grand cercle peut faire gagner 10p.100 sur le trajet suivant la loxodromie…Restant pour les banquiers qui semblent s’inspirer de cette analogie, à convaincre non pas l’orthodromie des courbes mathématiques de l’univers qui nous entoure, mais l’orthodromie des cours bousiers représentants les trésors à caractères humains fait de chair et d’os…Et alors là les bi(z)oteries et bigotteries ne font que commencer !

  1. L’Espagne a payé ce matin 20 % de plus qu’il y a un mois pour emprunter 661 millions € à 18 mois et 37 % de plus pour l’emprunter 3,7 Mds € à 1 an.
    http://www.cotizalia.com/noticias/2011/tesoro-acude-mercado-prima-disparada-20110719-71450.html

    25 % des chômeurs en Espagne travailleraient au noir.
    http://www.lavanguardia.com/politica/20110719/54187742380/trabajo-desvela-que-el-25-de-los-desempleados-investigados-cobro-el-paro-en-fraude.html

    1. Eh oui nous en sommes tous là: autoréduction (vol à l’étalage) vs escroquerie sous couvert de la loi; occupation (squat) vs bulle immobilière; trafic et travail au noir (clandestin dans ton propre pays!) vs pas ou plus de travail ou pas de revenus à l’horizon; redistribution sauvage (fraudes aux aides sociales) vs 0 politique fiscale… et cette liste n’a rien d’exhaustif.

      Il est certain que sans ses tunelliers l’économie souterraine européenne ne pourrait soutenir l’édifice chancelant de la bourgeoisie bruxelloise.

  2. C’était un peu le sens de mon commentaire d’hier sur le fait que le comportement de l’Allemagne ne semble pas coller avec le catastrophisme ambiant. Ça pousse effectivement à s’interroger pour savoir si quelque chose ne tourne pas rond, s’il n’y a pas quelque chose qui cloche.

    Peut-être sommes-nous simplement en train d’expérimenter l’appréhension de la complexité. Nous cherchons sans cesse à prendre de la hauteur sur les événements pour en déterminer le fil directeur. Et si nous étions simplement face à un objet possédant de multiples fils directeurs ?

    Quoiqu’il en soit les approches par le catastrophisme et par la théorie du complot ne semblent pas suffire pour apprécier la situation actuelle. Pas plus que le catastrophisme en guise de théorie du complot.

    1. Pour l’Allemagne la raison est simple : Merkel a été élue sur un programme proche de l’ultra-libéralisme, or elle perd toutes les élections, il lui reste la fuite en avant dans l’extrême (refuser tout compromis) ou accepter la défaite, démissionner et s’inscrire au parti socialiste. Elle a choisit, sans surprise, le 1.

  3. A lire ( et peut-être ) à commenter ce post extrait ce jour de « lesoir.be » ……..:
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    Sauver la Gréce est tres simple On prête a la Grèce a taux plancher (max 3%), l’équivalent de sa dette, a rembourser sur 25 ans. Et avec cet argent elle rembourse toutes ces créances en une seul foi. La Grèce n’aura aucune difficulté a rembourser avec un budget a l’équilibre, elle pourrait ainsi se passer d un plan d austérité trop dur qui a pour seul effet d aggraver la récession et empêche la Grece de sortir de l effet boule de neige.

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    Bien entendu ne pas oublier de superviser toute la politique budgétaire grecque après lui avoir fourni l’aide logistique permettant de mettre en place les instruments d’une gestion moderne d’un état (cadastre des biens-propriétés et fortunes……..etc…etc…etc)
    Il y a actuellement dans le pays plusieurs milliers de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et/ou universitaire au chômage ou à minuscule boulot(500€) que nous pouvons assez rapidement former aux instruments modernes de contrôle de la gestion publique ,qui n’ont pas peur de vivre et travailler seuls à 500kms de leur région d’origine(condition d’administration d’emploi indispensable pour briser le système mafieux de corruption , couplé à une législation permettant de révoquer sur le champ sans indemnité ni droit à pension d’état tout fonctionnaire convaincu de corruption).
    A ce régime 10 ans devraient suffire pour arriver à équilibrer le budget primaire de l’état.
    On en profite pour promouvoir et distribuer l’huile d’olive , les yogourts …..
    On délocalise (tant qu’à le faire , autant au soleil du berceau européen) certains centres d’essai d’énergies alternatives….de productions photovoltaïques…..
    Après ces 10 ans on fait un bilan et on corrige pour les 15 années suivantes.

    1. Bonjour.
      Je trouve vos idées séduisantes, mais… mais ça ne colle pas avec celles de l’oligarchie.
      Je suis comme vous, je me dis « et si on faisait comme ça… », etc : mais ils ne le feront pas, car ils ne nous écoutent pas, et parce que cela ne leur rapportera pas.
      Donc :
      – il faut soit se faire élire, pour pouvoir agir (et encore – on voit comme les banques ont le véritable pouvoir)
      – il faut prendre le pouvoir par la force et…
      – ou on la ferme, et on subit.

    2. On prête a la Grèce a taux plancher (max 3%), l’équivalent de sa dette, a rembourser sur 25 ans. Et avec cet argent elle rembourse toutes ces créances en une seul foi

      Voulez ruiner les banquiers vous.

    3. Il y a encore plus simple et efficace : la Grèce répudie ses dettes sur les 5 ans à venir, renationalise (sans indemnité) ce qu’elle a vendu à l’étranger (y compris en europe), réorganise fondamentalement sa fiscalité pour être en équilibre sans emprunter (avec de l’aide si nécessaire), réforme son administration à l’européenne, et repart en bonne santé.
      Bien sûr les européens vont hurler, éjecter la Grèce de l’euro et probablement se trouver mal, mais il vaut mieux être le premier à rebondir que le premier à couler, non?

    4. Il ne reste plus qu’à convaincre la population grecque elle-même!! (les instruments d’une gestion moderne d’un état (cadastre des biens-propriétés et fortunes……..etc…etc…etc)).

  4. La réunion de Bruxelles de jeudi est déja terminée avant d’avoir commencé.

    Sommet de la zone euro de jeudi sans résultat « spectaculaire »

    mardi 19 juillet 2011, 15:36 lesoir

    La chancelière allemande Angela Merkel a prévenu qu’un sommet des dirigeants de la zone euro prévu jeudi, et consacré en grande partie à la Grèce, n’aurait pas de résultat « spectaculaire ». « Quiconque veut prendre ses responsabilités politiques (…) le sait bien : il n’y aura pas de grande avancée spectaculaire d’un coup, pas demain, pas jeudi », a déclaré la chancelière.

  5. Tout çà c’est du flan , vendu par ceux qui y ont intérêt , demain , après demain le cac 40 sera revenu à 4000 et les banquiers auront gagné 10% sur cet aller retour.
    On vous vend du flan , de la peur , jamais rien ne s’écroulera.
    La révolution n’aura pas lieu.
    Rentrez chez vous , mettez vous au travail , n’écoutez plus ces vendeurs de sornettes , remisez votre clavier et internet au placard , tout ceci est du flan vous dis-je.
    Aller bonjour chez vous.

    1. Ah non, ne mettez ni clavier ni Internet au placard ! Continuez votre révolution !

      Bon, sinon, rien ne dit que les politiques n’essaient pas de pousser à la faute les financiers pour leur reprendre le pouvoir… 😉

  6. Je voulais vous dire que j’apprécie beaucoup vos articles.
    Vous ne deviez pas déménager votre blog sur une autre plate-forme d’hébergement ?

  7. on ira vraisemblablement sur des euro-obligations, titres de créances plus sûrs et politiquement européens.

  8. « Quiconque veut prendre ses responsabilités politiques le sait bien : il n’y aura pas de grande avancée spectaculaire d’un coup, pas demain, pas jeudi », a déclaré la chancelière lors d’une conférence de presse avec le président russe Dmitri Medvedev.

    Il y a en Europe « un fort désir de faire un grand pas, un pas final, de préférence spectaculaire pour mettre fin à plus d’un an de spéculations et de revirements de situation », a dit la chancelière.

    « J’entends prononcer des mots comme restructuration de la dette, obligations européennes, union de transferts, et cela donne l’impression que le sujet ‘Grèce’, le sujet ‘euro’ pourront ensuite être mis de côté ».

    Mais tout en qualifiant ce désir de faire table rase d’« humain », elle a déclaré : « Je ne vais pas y céder, le gouvernement allemand ne va pas y céder ».

    http://www.lesoir.be/actualite/economie/2011-07-19/merkel-ne-s-attend-pas-un-a-resultat-spectaculaire-lors-du-sommet-de-jeudi-851982.php

  9. Toutes les options sont sur la table, disent les négociateurs > ils restent en plan, ils n’arrivent pas à trouver un accord.

    Merkel a annoncé qu’elle n’irait pas si des propositions allant dans son sens n’étaient pas proposées. Comme si tout le monde avait vraiment besoin d’elle…
    Si elle ne veut pas discuter, on peut discuter sans elle, et les absents ayant tort, prendre des décisions qui ne lui conviennent pas. A elle d’en tirer les conclusions qui s’imposent si elle n’est pas d’accord avec les autres.

  10. Résumé de Natixis:
    « Il faut être inquiets quant aux perspectives pour les dettes publiques de la zone euro : quelle que soit la nature du programme de soutien financier à la Grèce et aux autres pays, le recul de l’activité dans ces pays dû au…x politiques budgétaires restrictives leur interdit de réduire leur déficit public ; ceci, et les hésitations des européens, accroît le risque de contagion à de grands pays de la zone euro (Espagne, Italie…).
    Si de grands pays ne peuvent plus financer leurs déficits publics sur les marchés financiers, les solutions mises en oeuvre aujourd’hui (soutien budgétaire de l’ensemble des pays de la zone euro) ne pourront plus être utilisées, et le seul salut sera la monétisation des dettes publiques, par le FMI, la BCE. »

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=59262

  11. La crise de la zone euro arrive à son paroxysme. La Grèce est insolvable. Les obligations du Portugal et de l’Irlande ont récemment été dégradées au niveau de junk bonds (« obligations poubelles », présentant le niveau de risque le plus élevé, ndt).

    L’Espagne est toujours susceptible de perdre son accès au marché, à cause des incertitudes politiques qui s’ajoutent à ses difficultés fiscales et financières. Enfin, la pression financière sur l’Italie monte de plus en plus.

    D’ici à 2012, la dette publique grecque sera supérieure à 160% et toujours en augmentation. Les alternatives à une restructuration de dette sont de plus en plus improbables. Un sauvetage généralisé du secteur public de la Grèce (par le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Européen de Stabilité Financière) génèrerait tous les problèmes de hasard moral imaginables : extrêmement coûteux et pratiquement impossible politiquement, à cause de la résistance des électeurs au cour de la zone euro – à commencer par les Allemands.

    En attendant, la proposition française actuelle concernant une reconduction de dette volontaire par les banques est un bide, étant donné qu’elle imposerait des taux d’intérêt prohibitifs aux Grecs. De même, des rachats de dette représenteraient un gâchis massif de ressources officielles, car l’augmentation de la valeur résiduelle de la dette qui en résulte est bien plus bénéfique aux créanciers qu’aux débiteurs souverains.

    Dès lors, la seule solution réaliste et sensée est une restructuration ordonnée et par le marché – mais coercitive – de l’ensemble de la dette publique grecque. Mais comment peut-on alléger la dette souveraine sans imposer de pertes massives aux banques grecques ainsi qu’aux banques étrangères qui détiennent des obligations grecques ?

    La réponse consiste à imiter la réponse aux crises de dette souveraine en Uruguay, au Pakistan, en Ukraine et dans beaucoup d’autres économies émergentes, où les échanges ordonnés de dette ancienne contre nouvelle ont eu trois particularités : une valeur faciale identique (obligations dites « au pair ») ; une maturité longue (20-30 ans) et une intérêt bien plus bas que les taux de marché alors insoutenables – et proche du (ou sous le) coupon originel.

    Même si la valeur faciale de la dette grecque n’était pas réduite, une extension de la maturité provoquerait néanmoins un allègement considérable de la dette – en valeur actualisée – pour la Grèce car un euro de dette détenu dans 30 ans vaut bien moins aujourd’hui que le même euro détenu dans un an. De plus, une extension de maturité résout le risque de reconduction (« rollover ») pour les prochaines décennies.

    L’avantage d’une obligation au pair est qu’elle permet aux créanciers de la Grèce – les banques, compagnies d’assurance et fonds de pension – de continuer à valoriser leurs obligations grecques à 100 cents par euro, évitant ainsi des pertes massives dans leur bilan. Ce faisant, le risque de contagion est largement contenu.

    Les agences de notation considèreraient cet échange de dette comme un « événement de crédit », mais seulement durant une très courte période – l’histoire de quelques semaines. Par exemple, en Uruguay, la note de crédit fut dégradée vers « défaut sélectif » pendant deux semaines lors de l’échange, pour être ensuite revalorisée (quoique pas jusqu’au niveau « investment grade ») lorsque la dette publique devint plus soutenable grâce au succès de l’échange. La BCE et les banques créancières peuvent vivre pendant deux ou trois semaines avec une dette grecque dégradée.

    En outre, peu de créanciers refuseraient de participer à cet échange. Les expériences antérieures suggèrent que la plupart des investisseurs qui ont une stratégie de détention jusqu’à maturité accepteraient une obligation au pair, alors que la plupart des investisseurs qui ont une stratégie de réaction au marché accepteraient une obligation sous le pair proposant un coupon plus élevé (c’est à dire une obligation présentant une valeur faciale inférieure) – une alternative qui pourrait être offerte à ces investisseurs (tel que cela s’est déjà fait par le passé).

    Ceci dit, la meilleure manière de contenir une contagion financière serait de mettre sur pied un plan paneuropéen destiné à recapitaliser les banques de la zone euro. Cela demande de mobiliser des ressources officielles comme le FESF, non pas pour sauver une Grèce insolvable, mais pour recapitaliser ses banques – et celles de l’Irlande, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et même de l’Allemagne et de la Belgique qui ont besoin de plus de capital. En attendant, la BCE doit continuer à fournir des ressources illimitées aux banques qui présentent des problèmes de liquidité.

    Afin de réduire le risque de pressions financières sur l’Italie et l’Espagne, ces deux pays doivent poursuivre l’austérité fiscale et les réformes structurelles. De plus, leur dette pourrait être limitée grâce à une augmentation des ressources du FESF et/ou l’émission d’Eurobonds – un pas de plus vers une intégration fiscale européenne.

    Enfin, la zone euro a besoin de politiques pour relancer la croissance dans sa périphérie. Sans croissance, toute austérité ou réforme ne génèrera que de l’agitation sociale et une menace constante de réaction politique brutale, sans restaurer la soutenabilité de la dette. Pour ressusciter la croissance, la BCE doit arrêter d’augmenter les taux d’intérêt et inverser la tendance. La zone euro doit également poursuivre une politique – en partie grâce à une politique monétaire plus accommodante – destinée à diminuer significativement la valeur de l’euro et restaurer la compétitivité de la périphérie. Et l’Allemagne devrait retarder son plan d’austérité, parce qu’un freinage fiscal massif est la dernière chose dont a besoin la zone euro.

    L’approche actuelle de la zone euro consistant à « s’en sortir tant bien que mal » est un déséquilibre instable : remettre à plus tard et dilapider de l’argent à une cause perdue ne servira à rien. Soit la zone euro se dirige vers un équilibre différent : une plus grande intégration économique, fiscale et politique, soutenue par des politiques qui restaurent la croissance et la compétitivité, en ce compris des restructurations de dette ordonnées et un euro plus faible. Soit elle connaîtra des défauts en pagaille, des crises bancaires et en fin de compte un éclatement de l’union monétaire.

    Le status quo n’est plus soutenable. Seule une stratégie globale peut sauver la zone euro à présent.

    Project-syndicate N Roubini

  12. @Dissy,

    Tout cela est largement vrai, mais ne répond pas à la contrainte posée par la BCE : « Pas de défaut! » et ne matérialise pas médiatiquement le sacrifice des banques qui doivent payer, comme jadis l’Allemagne.

    Pour répondre à ces deux contraintes : « Pas de défaut » et « Les banque doivent payer », il existe deux solutions permettant de mettre en scène le châtiment des vils banquiers.

    Le rachat de la dette décotée et le prélèvement de l’impôt rédempteur. Ce dernier semble tenir la corde et permettrait de financer les mesures permettant de gagner du temps et de promener en triomphe les financiers, cette nouvelle peuplade vaincue.

    Cela pemettra à nos dirigeants de rentrer à la maison tout fanfarons, pour raconter comment, en ce jour de juillet, ils mirent les barbares en déroute.

    Tout cela pourrait bien tenir jusqu’à mardi prochain, le temps que les investisseurs du MiddleWest et du Middle East, ainsi que les victimes du 20h dessaoulent et commencent à entendre, de nouveau, le tumulte de la déroute qui s’annonce.

  13. « On comprend mieux pourquoi l’inquiétude monte sur la capacité de l’Etat américain à offrir aux investisseurs une dette de qualité.  »
    Moi je ne comprend pas mieux ainsi. Je ne nie pas la présence de quelques faits, mais le problème de ces analyses c’est qu’on regarde toujours des indicateurs sans voir ce qui se passe réellement, on en tire seulement des conclusions qui permettent de déduire d’une année passée les prochains trimestres, sans intérêt pour le long terme. Pour moi, ce n’est qu’une observation du présent. On ne fait donc que constater des symptômes et leur évolutions éventuelle, donc aucun moyen d’agir sur l’origine de la maladie, ni de déceler une future guérison, ou une future aggravation. On peut donc en tirer des conclusions complètement fausses.

  14. c’est pas mauvais toussas
    il ne manque plus qu’une bonne guerre entre israél et l’Iran pour compléter le tout.

  15. On pourrait prendre de paris et les coter en bourse!
    Je parie sur une intervention massive de la BCE et en urgence après que le défaut de paiement sera nécessairement intervenu dans très peu de jours-au moment où la prochaine émission d’obligations grecques ne trouvera tout simplement plus d’autre preneur!

  16. Personnelement, je vote pour la dose d’inconscience.
    Depuis des mois, nos élites ne prennent aucunes décisions importantes.
    Ils reportent le problème en espérant que le temps arrangera quelque chose MAIS ils se rendent comptent que le temps agrave la situationet qu’ ils ont de moins en moins de solutions.
    Ils nous emmènent droit dans le mur.

  17. La Fed achete et va continuer à acheter la dette américaine. La BCE devrait le faire. Cela ne résout pas du tout la question de la crise, mais ça nous fait sortir de cette menace stupide sur le défaut des états en Europe. Un faux probleme qui fait écran et détourne des vrais coupables.
    Le roulement de la dette à bon marché n’est que le résultat et l’inconsequence des marchés de la finance qui ont conduit à cette crise. C’est quand meme hyper grotesque d’accabler les états, alors que ce sont eux qui ont soutenu les banquiers pour éviter leur Bérézina.
    Les payer avec de la monnaie « ex-nihilo » n’est que la rançon de leurs propres défauts!
    Il est grotesque de dire que les banques sont sauvées. On voit bien que non.
    Le défaut de la dette des états n’est qu’un masque de polichinelle pour détourner l’attention sur le vrai probleme: La dérégulation hallucinante entammée ces dix dernieres années. Cette dérégulation fait que toute relance est inutile, surtout par le haut, par le banques. Ca ne marche pas. Le vrai keynesianisme c’est la relance par le bas. Le travail, les entreprises, les services publics. Le reste n’est que foutaise néolibérale et monaitariste. Le blabla des rentiers.
    Quand les états ont peur d’instituts privés comme les agences de notations, on peut voir qu’ils ont vendu leur ame au diable, aux USA comme en Europe.
    Politiquement il faut d’abord revenir en arriere, et non pas foncer dans je ne sais quelle utopie de régulation mondiale, qui ne peut se faire sereinement en pleine crise.
    La guerre de 39-45 avait permis de rétablir l’ordre républicaine et démocratique. Ensuite on pouvait reconstruire.
    Nous ne sommes pas au stade de la reconstruction, mais dans celui ou il faut rétablir une régulation traditionnelle et démocratique, qui a été éliminée par les voleurs et les escrocs. Politiques ou banquiers.
    Il faut marteler le fait qu’il n’y aura aucune sortie de crise si on ne réimpose pas l’ancienne régulation, bien plus solide. On nous fait croire que c’est impossible.
    Oui c’est impossible pour la finance Madoff. La finance Madoff ne peut que disparaitre brutalement si on la régule à l’ancienne. On s’apercevrait du néant de leurs actifs. On s’apercevrait qu’ils sont tous des Madoff!
    Le rentier qui geint de perdre ses économies me fait penser au parieur qui proteste d’avoir perdu au Tiercé, pour « gagner plus » et qui demande à l’Etat de le rembourser!
    Il faut dire que pour les banquiers, leur seule excuse, c’est d’avoir eu pour clients une montagne de gogos précalibrés par les médias et l’idéologie néolibérale.
    La tentation d’en profiter fut trop forte…

  18. La Fed achete et va continuer à acheter la dette américaine. La BCE devrait le faire. Cela ne résout pas du tout la question de la crise, mais ça nous fait sortir de cette menace stupide sur le défaut des états en Europe. Un faux probleme qui fait écran et détourne des vrais coupables.

    1. @izarn,

      la Fed achete et va continuer à acheter la dette américaine.

      l’assouplissement quantitatif tel qu’il a été pratiqué depuis 2 ans par les banques centrales (FED, BCE, BoE, BoJ) n’est qu’un transfert massif et accéléré de valeur ajoutée de la part revenant au travail vers la part revenant au capital.

      L’intégralité des sommes injectées par les banques centrales est allée dans les poches des capitalistes, principalement les actionnaires et créditeurs seniors des banques ainsi que les spéculateurs en tous genres (actions, obligations et matières premières).

      Aux états unis, 99% de la soi-disante croissance du pib depuis la soi-disante « reprise » depuis le deuxième trimestre 2009 est revenue aux profits des entreprises, revenus locatifs, et intérêts et seulement 1% en compensations salariales. Vu l’augmentation du prix des matières premières sur cette période c’est en fait une perte de pouvoir d’achat pour les salariés dont il s’agit, tandis que les capitalistes s’en mettent plein les poches…

      La BCE devrait le faire.

      la BCE l’a déjà fait. Pas autant que la FED, en faire plus sera encore un cadeau suplémentaire aux capitalistes et spéculateurs en tous genres.

      Mais bon, le transfert de valeur ajoutée de la part revenant au travail vers la part revenant au capital cela fait trente ans que cela dure. Alors l’accélérer encore plus via l’assouplissement quantitatif c’est sans doute dans la « nature des choses » : une solution tout particulièrement géniale pour les capitalistes!

  19. Quelque soit la solution apportée à la Gréce , autre , qu’un défaut , elle se présente comme
    Keynésienne ou Monétariste. Or il y a un pb de taille avec ces deux théories : les agrégats qu’elles utilisent… investissement , revenu , consommation…, emploi , font abstraction de la qualité du contenu de ces agrégats .
    Comme si cela n’avait pas d’incidences , sur la monnaie , la notion de valeur est complétement évacuée . Or la crise actuelle est manifestement liée à la qualité de l’investissement , consommation , etc …
    Si j’ai bon , toute ‘solution’ autre que le défaut de paiement , ne fait qu’en remettre une couche , on gaspille deux fois au lieu d’une . Maintenant ce n’est pas grave pour ces deux théories puisque la monnaie n’est qu’une illusion . A court terme , l’illusion peut perdurer et à long terme
    nous serons tous morts . En outre le défaut c’est mauvais pour les banques , et socialement
    perturbant . Un compromis n’est pas facile , nous n’avons pas la chance d’avoir un Paulson qui
    voulait la peau de la Lehman avec un Trésor US qui présentait encore bien .
    Reste à savoir si ces deux théories ne s’exposent pas à quelque cygne noir , parce que ce genre de probabilité ni existe pas , Je le crains . Les distributions stastistiques en matiére
    financiére suivent rarement les courbes de Gauss , surtout comme c’est curieux , celles des
    revenus et du patrimoines .

  20. Dans le Spiegel du 19/7 :
    Les « sages » allemands en matière d’économie viennent de déclarer (à l’unanimité, ce qui est rare) :
    « Anzustreben ist ein Schuldenschnitt auf die ausstehenden Anleihen um etwa 50 Prozent », schreiben sie. « Dadurch würde der Schuldenstand von 160 Prozent auf etwa 106 Prozent sinken. »
    Traduction : Il faut tendre à une réduction de la dette de 50% environ. Le montant de la dette passerait ainsi de 160% à 106% (du PIB).

    Voilà qui devrait intéresser Mme Merkel et l’inciter à prendre les bonnes décisions.

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